ELLE (ETATS-UNIS) - MAI 2006
Indépendance d’esprit


Michelle Monaghan – star à l’esprit libre de "Mission : Impossible III" – pose un regard frais et différent sur le style des célébrités, à la fois sur et en dehors du tapis rouge.
Par Jenny Feldman.


Porter un costume de Père Noël n’est pas forcément l’idée du sexy que se font la plupart des gens, mais pour la star de Mission : Impossible III Michelle Monaghan, c’est un rêve devenu réalité. “Je n’ai jamais eu des seins paraissant si gros de toute ma vie”, dit l’actrice dégingandée et garçon-manqué qui, au dernier festival de Cannes où fut présenté Kiss Kiss, Bang Bang, jouait une traiteuse à qui le costume de fête de Noël était largement rembourré et qu’on finit par accompagner à une nuit plutôt longue (pratiquement tout le film en fait). Kiss Kiss, Bang Bang apporta aussi à Monaghan sa première scène de nu à l’écran. “Je me sentais vulnérable” admet-elle au dessus de son déjeuner au Mercer Kitchen à New York. “Mais j’avais ces moments aussi en dehors de l’écran de toute façon” dit-elle en riant d’une sorte de rire de gorge profond, cordial, un gloussement non embarrassé qui ne veut pas exactement dire “vulnérable”.

Monaghan n’est manifestement pas une pinup. En fait, dans son jean fuseau, son cardigan de cachemire couleur rouille et ses bottes plates à la mode par sa styliste préférée, Jane Mayle, Monaghan pourrait être quelque peu effacée mais consciente de son style de New Yorkaise du centre de la ville. Elle semble inconsciente des coups d’œil à la dérobée, du “qui est-elle ?” des serveurs depuis qu’ils ont remarqué l’enregistreur à cassette sur la table, et elle se souvient joyeusement de sa progression de la fille d’à côté du Midwest jusqu’à celle de West Village.

Née et élevée à Winthrop, dans l’Iowa – 800 habitants – Monaghan grandit avec deux grands frères. Son père possédait une ferme dans la banlieue de la ville et sa mère tenait un centre de soin journalier en dehors de la maison familiale. En grandissant, Monaghan se rappelle le shopping dans des ventes de garage et se souvient que sa mère faisait beaucoup de ses vêtements. Ce n’est qu’à partir de son déménagement pour étudier le journalisme au Columbia College de Chicago et en commençant à pratiquer le mannequinat pour l’agence Montgomery Ward and Target afin de pouvoir payer ses cours que Monaghan s’intéresse à la mode. “Même si bien sûr le second était passé, mon compte en banque commençait à diminuer” dit-elle.

C’est peut-être pourquoi en 2000, elle abandonne brusquement l’école et déménage New York. “J’avais 13 unités de valeur de diplôme” dit-elle. “C’était fou, mais j’avais ce sentiment que je devais aller à New York et que quelque chose m’arriverait.” Son intuition paya. Après avoir appris qu’elle était trop petite pour les défilés de mode (elle mesure 1m70), Monaghan se rendit compte qu’elle était de toute manière plus intéressée par la comédie. “J’ai fait quelques pièces de théâtre ça et là en grandissant, et je crois qu’elles ont provoqué mon intérêt pour la comédie sans même que je le réalise jusque plus tard.” Peu après, elle put se vendre dans des catalogues et des spots publicitaires pour du déodorant pour obtenir des rôles dans des séries télévisées comme New York Unité Spéciale et Boston Public. Une carrière filmographique n’était pas loin : sa première chance arriva avec un petit film en 2001 Perfume, puis avec des scènes plus importantes dans des films récents comme Infidèle, Mr & Mrs Smith et L’Affaire Josey Aimes (avec Charlize Theron). Et bien que Monahan ne soit pas un nom connu de tous, ce n’est pas un rêve qu’elle reconnaît poursuivre. “La célébrité n’est pas quelque chose dont je me soucie. Si ça arrivait, la seule chose que je pourrais faire, c’est de faire avec” dit-elle. “A présent, je me concentre sur mon évolution en tant qu’actrice. Je crois que beaucoup de gens pensent à la célébrité pour moi plus que j’y pense moi-même.”

Son désir de garder quelque peu un profil bas, c’est aussi pourquoi elle préfère vivre à New York plutôt qu’à Los Angeles, avec son mari depuis 10 mois, un designer graphique Australien. “À New York, on peut se mélanger. Les gens sont si occupés à se déplacer qu’ils ne vous regardent même pas” dit-elle. Elle espère qu’elle n’aura jamais à se soucier d’être reconnue dans la rue, parce que, dit-elle, “Je me sentirais comme une idiote avec un chapeau et des lunettes de soleil.”

En fait, Monaghan n’est pas une grande fan d’accessoires. D’ordinaire, elle porte un collier poignard dessiné par son amie Dawn Dunning, un simple bracelet de mariage avec un pavé de diamant et une boucle d’oreille épine de rose de Ted Muehling. Pour ceux qui ont une remarquable connaissance des jeunes créateurs (Sari Gueron, Derek Lam et Vena Cava sont tous des noms qui roulent facilement sur sa langue), Monaghan compense son infamiliarité avec des plus grandes maisons européennes – ou du moins comment prononcer leurs noms. “Pour les tapis rouges, j’adore – et je le dis toujours mal - Rochas” dit-elle, s’attardant un peu trop longtemps sur le s. “Et je crois que je le dis mal aussi, Lan-vinn.” Puis, quand elle décrit la valise rouge de son ordinateur Smythson qu’elle utilise pour voyager, “C’est Smith-son ou Smy-thson ?”

Cependant, personne ne peut penser qu’avec la combinaison de ses fossettes, sa silhouette super mince et sa frange à la mode, elle ne fasse bien meilleure publicité pour les stylistes Américains à l’avenir prometteur qu’aux maisons Françaises. “Elle combine sans efforts la glamour de l’ancien Hollywood et la fraîcheur de New York”, dit Gueron. “Elle ne peux pas mieux faire.” Et lorsque Monaghan le dit, “Je déteste me laisser entraîner, être poussée et suivre les autres”. Ce qui signifie qu’elle meure d’envie de curiosité. “Oh mon Dieu, comme ce serait amusant”, dit-elle.

Mais tout d’abord, elle marchera dans les chaussures d’une femme moderne de Boston dans Gone, Baby, Gone où elle sera à l’affiche avec Casey Affleck, sous la première direction de son frère Ben. Et quant au tapis rouge, Monaghan espère qu’elle aura plus de moments comme la dernière première à Cannes au mois de mai, où elle osa porter ce qu’elle décrit comme une robe dorée “qui ne me ressemble pas” haute-couture d’Elie Saab. “Je pensais que je ne pourrais pas la porter, mais je l’ai enfilée et quand j’ai vu mes courbes, je me suis sentie comme une femme”, dit-elle. “J’ai un peu poussé mes épaules en arrière pour celle-là.”


Traduction par Anarya pour Sublime-Michelle.net.


menu
index
année 2012
année 2011
année 2010
année 2009
année 2008
année 2007
année 2006
année 2005


retour sur...