MEN'S VOGUE (ETATS-UNIS) - OCTOBRE 2007
Courbes d'expérience

Michelle Monaghan maîtrise le surf, son mariage et, avec deux rôles marquant cet automne, la carte de la route d’Hollywood.
Par Nicholas Mosquera.


« Je suis une peu troublée », confie Michelle Monaghan. « Je ne sais même pas d’où il est venu. » Elle discute au téléphone dans un café de Beverly Hills et sirote un thé glacé quand elle remarque un photographe qui la mitraille : sa première véritable confrontation aux paparazzis. Consciente de la récente série de dégringolades des célébrités, j’essaye de la rassurer alors que le flash éclate. « Je crois que je devrais remettre en place mes vêtements », dit-elle impassiblement.

Deux choses deviennent claires après seulement quelques minutes passées avec l’américaine Monaghan. La première : les spectateurs ne laisseront plus longtemps la jeune femme de 31 ans en paix. La seconde : son charme est aussi authentique que ces airs de bombe. Peut-être qu’elle l’a hérité de la ferme de sa famille à Winthrop, Iowa – à peu près aussi loin que vous pouvez aller depuis Los Angeles sans passeport – mais cette ancienne pousse de la campagne est plus enchanteresse que n’importe quelle fille d’une petite bourgade dans une grande ville à laquelle rêverait un publiciste.

Autrefois étudiante en journalisme, Monaghan fit du mannequinat pour se payer l’université mais décida finalement que son nom brillerait mieux sur un panneau d’affichage que dans un article (« Je n’arrivais pas à être impartiale ou objective »). Elle déménage à New York et, à une vitesse qui vous laisserait pantois, passe de quelques petits rôles et du premier dans le néo-noir Kiss Kiss, Bang Bang à une apparition en tant que fiancée de Tom Cruise dans Mission : Impossible III. Cet automne, elle aiguise son sens dramatique dans Gone, Baby, Gone, les débuts de Ben Affleck en tant que réalisateur, et secoure Ben Stiller de sa femme déséquilibrée dans Les Femmes de ses rêves, la dernière comédie nourrie d’improvisation des frères Farrelly. « C’est incroyablement intimidant quand vous entendez "Action !" et que vous n’avez toujours pas idée de ce que vous allez faire », dit-elle, faisant peut-être référence à une scène incluant une performance intime entre une femme et un âne sur la route de Mexico. (« Qui n’a pas été la seule », plaisante vraisemblablement Monaghan). Encore qu’elle ne voudrait pas que ce soit d’une autre façon : « Quel intérêt de faire ça si tu n’es pas mis au défi ? Je veux avoir la peur de Dieu en moi. »

Mais son absence de peur semble venir naturellement. « Elle ressentait vraiment les scènes d’amour. Je veux dire...VRAIMENT », m’a confirmé son partenaire de Gone, Casey Affleck, par mail et elle est tout aussi audacieuse dans sa vie amoureuse. Quand Monaghan rencontre son mari pour la première fois, le graphiste australien Peter White, dans un bar il y a six ans – « J’ai toujours dis à mes amies : tu ne rencontreras jamais personne dans un bar » ? elle est celle qui propose le premier rendez-vous : bière pas chère et match de la NFL [National Football League : la ligue de football américain] dans un bar de sa ville. « Il ne connaissait rien du football américain, bien sûr, mais il a fait un très bon effort », dit la fan des Pittsburgh Steelers, ayant apparemment absout son mari de ce pêché capital. (Après qu’elle lui ait enseigné une chose ou deux, ils échangèrent leurs rôles : elle s’est mise au surf, une obligation quand on est marié à un australien). Monaghan n’est pas non plus effrayée par les grosses machines, puisque son rôle dans le prochain drame indépendant Trucker lui demande d’apprendre l’art des semi-remorques à 18 roues. « Cette semaine, j’ai appris à me garer en créneau », dit-elle.

C’est une mission appropriée si l’on considère ses talents en matière de moteurs. Quand un conducteur capricieux lui demande de l’aide, Monaghan – arrivée elle-même récemment à Los Angeles – dispense des instructions dignes d’un GPS sans hésitation. Est-il possible que le type cherche juste une excuse pour discuter avec une célébrité ? « Allez ! J’ai ‘bon sens de l’orientation’ écrit partout sur moi », dit-elle, mais aucun comique ne peut laisser passer une telle opportunité. « Je lui ai aussi passé mon numéro de téléphone. »


Traduction par Anarya pour Sublime-Michelle.net.


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