Si les Parques avaient coopéré, Michelle Monaghan serait assise dans cette chaise en tant que reporter débraillé et non en actrice glamour vêtue de ce haut transparent imprimé léopard.
Monaghan a étudié le journalisme et a espéré être l’une des invisibles tâchés d’encre mais a terminé de l’autre côté de la renommée comme l’un des plus belles personnes – d’abord en tant que mannequin et, peu après, comme une nouvelle venue dans le cinéma et la télévision.
Le changement de plan fut panoramique pour ce talent au visage de pixie, mais la voix intérieure qui l’amena à sa première passion reste intacte. Monaghan est engagée à faire du monde un endroit meilleur, et cette année, au Festival International du Film de Toronto, la native de l’Iowa est l’une des rares sélectionnées à être honorée par la Creative Coalition, une organisation non-lucrative destinée à reconnaître et à supporter les gens et les projets dans la communauté de création qui informent et éclairent le public, tout comme eux-mêmes.
« Être honorée avec un Spotlight Award signifie beaucoup pour moi, dit-elle. Je pense qu’il est important de reconnaître des projets qui prennent un risque et celui-ci ne craint pas de confronter le public avec un rude contenu. »
Monaghan parle de Machine Gun Preacher, le nouveau film de Marc Forster (Neverland, A l’ombre de la haine) qui raconte la vie réelle de Sam Childers, un ancien biker et criminel reconnu coupable qui a trouvé Jesus Christ et devint rapidement le défenseur improbable des orphelins du génocide soudanais.
« Je crois que le film a un message très important, car il dit qu’une seule personne peut faire la différence. Et que ce qu’à fait la personne dans le passé n’a aucune importance, car c’est ce qu’il fait aujourd’hui qui compte. »
Ce sont des messages simples, mais avec Gerard Butler dans la peau de Childers et Monaghan dans celle de sa femme loyale qui est forcée de rester là à regarder comment sa vie et sa maison est bouleversée par la mission de son mari, le film trouve une mesure qui vibre dans un niveau plus profond.
« Je pense que ce qui arrive au Soudan… est quelque chose que nous avons appris à ignorer. Le film a une chance de l’amener chez les gens », dit-elle.
En prenant le rôle de Lynn, la femme de Childers, Monaghan dit qu’elle a trouvé sa propre entrée dans la narration : à travers le conflit personnel.
« Il y a une scène dans le film où j’ai vraiment du combattre mes propres instincts. Mon instinct me disait d’être émotionnelle, d’être bouleversée et en colère. Mais ensuite, j’ai du me rappeler que je jouais une personne réelle. Et on doit honorer cela, dit-elle. Lynn n’avait pas cette énergie de colère. Elle était si incroyablement forte et calme. J’étais constamment rendue humble par son sacrifice. »
Monaghan prétend que c’est souvent plus facile de jouer une femme complètement différente d’elle-même mais que c’est surtout un processus de découverte de soi.
« Ce boulot me donne tellement conscience de moi, parce que, dans chaque rôle que je joue, il y a un petit peu de moi-même. Même les pièges que j’apprécie de tout cœur car je finis par découvrir quelque chose de nouveau sur moi. Vous savez : Pourquoi je suis ainsi quand ce personnage agit de façon complètement différente ? Ou alors : Pourquoi cette scène est-elle si difficile alors que les autres peuvent être aussi faciles ? »
Pour ce qui est de la difficulté, Monaghan dit que la comédie serait la tâche la plus exigeante.
« Les gens me disent que je suis drôle et ensuite me disent "reste juste toi-même" et c’est la chose la plus difficile. Mais j’adore les films d’action. Ils sont une rupture totale pour moi. Mais j’aime beaucoup bouger et j’y prends beaucoup de plaisir. »
Monaghan a effectivement assumé l’héritage de Linda Hamilton comme la fille avec un courage héroïque dans des films comme Source Code avec Jake Gyllenhaal et Mission : Impossible 3 avec Tom Cruise et elle s’y complait. La jeune maman qui a donné naissance à sa fille Willow Katherine en 2008 (avec son mari Peter White) et si friande de films crash-bang-boom qu’elle a décidé d’en produire un elle-même.
« Je suis si excitée ! Nous venons juste d’avoir le financement pour le projet, alors nous allons de l’avant », dit-elle avec une expression vertigineuse rampant sur ses traits.
Basé sur le livre The Blonde, de Duane Swierczynski, le nouveau film mettra en vedette Monaghan – « bien sûr que je serais dedans ! » - ainsi qu’un groupe de collaborateurs à la même vision, car c’est ainsi que travaille Monaghan : « J’ai l’impression d’avoir comme une famille d’amis et de collègues d’un grand soutien. J’aime travailler avec des gens qui ont le même esprit que moi, car alors on partage vraiment. On peut être audacieux. On peut improviser. Tout dans ce travail est à propos de confiance », dit-elle.
« Et pourtant, être un acteur, c’est aussi être ouvert à ses propres insécurités et travailler à travers elles pour arriver à quelque chose, pour créer quelque chose. »
Monaghan dit que ce n’est jamais facile d’être dans ce business et les actrices sont souvent castées autour du premier rôle masculin.
« C’est pour ça que j’aime être producteur. Nous avons la fille d’abord ! »
Et le cran que Monaghan incarne dans les films est aussi présent dans la chair. Elle adore être physique et a cette énergie de garçon manqué – en dépit du look du jour glamour et de la blouse imprimée animal.
« Je crois que je fais exactement ce que je devais faire… même si ça a commencé comme quelque chose que je pensais être : "bien, tu as eu un travail d’actrice, fais avec"… Maintenant, je ne me vois vraiment pas faire autre chose. »
Machine Gun Preacher est prévu pour une sortie plus tard cet automne mais en attendant, Monaghan finira ses devoirs de production pour The Blonde ainsi que le tournage de Better Living Through Chemistry, dans lequel elle donne la réplique à Sam Rockwell et Olivia Wilde.
Par The Province.
Traduction par Anarya pour Sublime-Michelle.net.